Plus connu sous le nom de Notorious BIG, le rappeur New-Yorkais, qui aurait du célébrer son cinquantième anniversaire cette année, voit sa vie retracée, une fois de plus, dans une biographie écrite par le journaliste Justin Tinsley.
Pas une simple biographie
Si cet ouvrage s’avère rapidement indispensable, c’est que rapidement, on se rend compte qu’il sort du lot, au milieu de tout ce qui a pu paraître, que ce soit en livre, en documentaire ou en film autour d’un des meilleurs MC de l’histoire de New-York, si ce n’est le meilleur.
Loin des clichés habituels, ou l’on se contente par paresse de parler de qui a tué Biggie, de qui a tué Tupac, les deux rappeurs étant liés tant par la proximité de leur naissance que par leurs meurtres, on est ici sur une biographie de qui était Christopher Wallace, l’Homme, avant d’être Notorious Big, et même après.
L’œuvre est incroyable, dense, ponctuée de témoignages d’amis d’enfance du rappeur, de personnages qu’il a pu croiser plus tard dans sa carrière, mais ce qui est parfait, c’est que peu importe qui parle, du sujet abordé, du ton employé, la star, c’est Christopher Wallace.
Dans cette biographie réalisée par Justin Tinsley, pas de sensationnalisme, pas de révélation incroyable, pas de course au scoop, non, juste l’histoire de Notorious Big, de son enfance à New-York à sa mort à Los Angeles. Une vraie plongée dans la vie d’une légende du rap et de la culture, qui ajoute encore de la profondeur à un personnage pourtant scruté sous toutes les coutures depuis près de 30 ans.
Justin Tinsley, pas n’importe qui
Si « It was All a Dream » est aussi bien réussi, c’est aussi parce que son auteur, Justin Tinsley, avait pleinement conscience de l’importance culturelle du personnage sur lequel il écrivait.
Justin Tinsley est un journaliste Américain, travaillant notamment pour ESPN, intervenant pour des émissions de débats, c’est aussi un podcasteur connu et reconnu, entre autres talents.
Sa connaissance de la culture Américaine, et en particulier de la « street-culture », en faisait l’auteur parfait pour une biographie sur BIG, ou le focus ne serait pas juste sur le personnage et ses plus grands faits, mais aussi et surtout sur l’Homme, son contexte culturel, et ce qui l’a construit jusqu’à devenir une icône mondiale, toujours vénérée, près d’un quart de siècle après sa mort.
Justin Tinsley a « profité » du confinement pour se consacrer à la rédaction de cette biographie, complète, profonde, et qui amène de vraies aspérités à un personnage à qui on a voulu lisser la personnalité pour l’idéaliser et le rendre plus commercial avec le temps. Ici, pas de détours, pas de non-dits, une vraie plongée dans la personnalité de Christopher Wallace, au travers de témoignages de ses amis et des gens qu’il a pu croiser lors de son ascenscion.
New-York, New-York
Plus que Notorious Big, l’ouvrage offre aussi une vraie plongée sans détours sur New-York et ses énormes difficultés dans les années 80 et 90. Loin des clichés, on découvre de l’intérieur la vie à Brooklyn, et dans d’autres quartiers de New-York, loin de la vision idéalisée, de la soi-disant grande vie des rappeurs et dealeurs de l’époque.
On nous explique clairement dans l’ouvrage pourquoi Christopher Wallace est devenu dealeur, comment c’était indispensable à ses yeux, et comment ce monde de la rue l’a suivi jusqu’à la fin de sa vie. Pas de fausses belles histoires ici, pas de poudre aux yeux, la réalité, ou en tout cas la vérité de ceux qui sont encore là pour la raconter, et qui nous permet de considérer Notorious Big comme un humain, plein d’incohérences, de conflits, et de défauts, loin des récits plein de partialité que l’on peut parfois croiser sur le sujet.
Des guests pour mettre Notorious Big en valeur
Tout au long de la biographie, les personnes interrogées ont toutes le même profil : qu’elles soient connues ou non, qu’elles soient proches ou moins proche de Notorious Big, leurs interventions ne sert qu’à donner plus de profondeur au personnage complexe et tiraillé qu’était Christopher Wallace.
A aucun moment on ne voit apparaitre des citations ou des interviews juste pour faire du name dropping, et s’enorgueillir de la présence de telle ou telle star dans l’ouvrage. Non, dans « It was all A Dream », soit votre intervention apporte une pierre au récit de la vie du Roi de New-York, soit vous restez en dehors du livre. Et c’est très bien comme cela.
Cela évite que certains tirent la couverture à eux, même si sur certaines situations, on aurait aimé avoir un point de vue contradictoire (notamment sur la partie ou Puff Daddy nous est raconté, alors qu’il était étudiant).
Pour tous les amoureux du Hip-Hop, pour les adeptes de la culture New-Yorkaise, pour les fans de Notorious BIG, « It Was all a dream » s’avère un indispensable, bien écrit, facile à lire et prenant.
Pour le moment, l’ouvrage n’est disponible qu’en Anglais, mais il est possible qu’une édition Française paraisse bientôt.
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