Depuis quelques jours, la toile s’enflamme pour des collaborations entre Nike et Corteiz. Il y a quelques heures, les premières images de la Air Max 95 attendue, suite au travail des deux marques sont sorties. Mais, au fait, c’est quoi Corteiz ?
Corteiz, ou CRTZ, comme vous préférez
Malgré un nom qui n’est pas sans rappeler l’un des modèles cultes de chez Nike, la Cortez, Corteiz, parfois aussi appelé CRTZ, n’a strictement rien à voir avec la marque au swoosh.
Corteiz est une jeune marque, créée à Londres, l’un des temples du streetwear, ou la marque sévit depuis 2017. Son créateur, Clint, utilise à merveille toutes les méthodes de communication des plus jeunes, et a réussi à installer sa marque comme une vraie référence chez les 15-20 ans, tout d’abord à Londres, mais depuis quelques temps, en Europe, et aussi aux Etats-Unis. Clint avait déjà travaillé sur un autre projet, Cade on The Map, dont la notoriété ne s’était pas développée outre-mesure.
Corteiz et le marketing à l’ancienne !
La marque, dont le logo est la mythique prison d’Alcatraz, se construit autour d’un marketing old school. Pas d’énorme budget de communication, pas de site futuriste, de metaverse ou de NFT. La marque s’est appuyée sur une part de mystère et sur le bouche-à-oreille.
Même leur site Internet ne s’appuie pas sur les codes actuels, puisqu’il s’agit juste d’une page d’inscription à une newsletter, qui vous permettra d’être averti des prochaines sorties de la marque quand elles interviendront.
Et c’est comme cela que Corteiz s’est bâti une communauté de fans qui sont aussi les porte-drapeaux de la marque, puisque c’est eux qui en assurent la communication et les informations autour de l’actualité de Corteiz. Dans la même veine, l’instagram de la marque est privé, et vous ne trouverez aucune interview de Clint, puisque la marque ne fait pas de relation presse.
Pour autant, la marque sait communiquer intelligemment, en s’adressant directement à son public cible : la jeunesse.
“All the people who’ve had their norfy for 3 years+ & its been ran tru, battered and bruised. Tomorrow is your time to redeem it for something that will keep you warmer, satisfied & drippier. 50 Bolo’s only. Safe.”
Un tweet de Corteiz
Ici par exemple, le message pourrait être traduit comme cela : « Pour tous les gens qui ont leur veste North Face depuis plus de 3 ans, et qu’elle est abîmée et fatiguée. Demain c’est l’heure pour changer, pour quelque chose qui vous gardera plus au chaud, plus content, et plus stylé. 50 Livres seulement. Safe »
Directement, Corteiz sait à qui ils parlent : les clients de la marque sont les acheteurs North Face. Il sait aussi qu’à ce prix là, il va créer une gigantesque demande, puisqu’il est 5 à 8 fois moins cher que North Face. En un message, il va créer une traînée de poudre, qui va propager son image, la sortie de son produit, et la réputation de la marque. A Londres, ce jour-là, dans tout le quartier hype de Soho, on pouvait croiser des jeunes, vestes sous la main, à la recherche du lieu du drop Corteiz.
Corteiz, des valeurs avant tout !
Si Corteiz gère admirablement sa notoriété et son business, c’est avant tout une marque qui véhicule des valeurs, et qui les respecte. Ainsi, la marque se pose en représentante des minorités, et assume véritablement ce positionnement. Ainsi, lors du « 50 Bolo drop » évoqué juste avant, toutes les vestes récupérées lors des échanges ont été offertes par Clint et son crew à Saint Laurence’s Larder, une association Londonienne qui vient en aide aux sans-abris et aux personnes sans ressources.
La marque n’est pas que de la communication, et c’est à souligner dans une culture du resell de plus en plus prononcée, ou la valeur d’une sortie se juge quasiment exclusivement, et c’est très dommage, à la valeur de la revente des produits sur StockX.
Evidemment, la hype Corteiz est aussi portée par les personnalités qui ont été vues avec des pièces de la marque. On peut notamment évoquer Stormzy, le rappeur Britannique, mais aussi Eduardo Camavinga, le milieu de terrain de l’équipe de France, et surtout Virgil Abloh.
Et si les pièces s’arrachent, c’est aussi par leur accessibilité. La doudoune évoquée plus haut était donc à 50 Livres, mais la marque a aussi sorti des T-Shirts à 20 Livres, et des survêtements au prix largement abordables également.
La amrque Corteiz est donc un Ovni de la street culture, basée sur d’anciens codes, mais en adéquation complète avec les valeurs et demandes de ses clients, fans et admirateurs, qui salivent déjà en attendant les prochaines sorties de la marque Londonienne.
Sneakers Culture 