Il y a maintenant 10 ans, Dwyane Wade, star mondiale de la NBA et du basket, s’engage avec une marque Chinoise alors complètement inconnue : Li-Ning. A l’occasion du 10ème anniversaire de cette collaboration, et de la sortie d’un nouveau modèle, l’occasion est parfaite pour estimer la réussite de ce partenariat.

Li-Ning, d’ou ca sort ?

Li-Ning, c’est une marque Chinoise, totalement inconnue il y a 10 ans, qui s’est fait un nom notamment aux Etats-Unis en signant avec Dwyane Wade. Mais attention, marque Chinoise ne veut pas dire qualité moindre, bien au contraire dans le cas de Li-Ning.

Aux environs de 2010, plusieurs marques Chinoises tentent de pénétrer le marché mondial des équipementiers. Li-Ning, donc, mais aussi Peak, avec Tony Parker notamment, ou Anta.

Li-Ning est une marque jeune, créée en 1990, par Monsieur Li Ning. Cet homme n’est pas n’importe qui, en Chine il est surnommé « Le Prince de la Gymnastique », et il a notamment remporté 6 médailles aux Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles. Un vrai gage de connaissance sportive et de culture de l’excellence.

Li-Ning, comme les marques Américaines et Européennes « traditionnelles », possède son domaine de recherche et développement, ses équipes de design, ses usines, et son réseau de distribution. J’insiste sur ces points, car à part l’origine géographique de la marque, rien ne la différencie vraiment d’un Nike, New Balance ou Puma. Mis à part peut être ces contrats de distribution très spécifiques à la Chine, qui font de la marque une contributrice des produits Aigle en Chine, et également la distributrice officielle de la marque Italienne Lotto dans le pays de Yao Ming.

Comme Nike à ses débuts, ce sont les innovations qui sont le moteur du développement de Li-Ning. Dès 1998, la marque est la première à développer un centre de design et développement dans son pays, collaborant par la suite avec les plus grandes universités Chinoises et mondiales dans de nombreux domaines, du design à la recherche.

Mais si elle est très discrète pour les occidentaux, Li Ning accompagne les athlètes Chinois dès les Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, dans des disciplines très variées, comme la gymnastique, forcément, mais aussi le tir, le tennis de table, ou encore le badminton.

D’un point de vue international, la marque s’est elle aussi développée en signant des stars comme les Tennismen Ivan Ljubicic, Cilic ou Karlovic, les stars de l’athletisme Asafa Powell et Yelena Isinbayeva, mais également des fédérations, comme celle du basket en Espagne.

En NBA, alors qu’il est en fin de carrière à Miami, l’incomparable Shaquille O’Neal signe lui aussi avec la marque en 2006, il est alors le coéquipier de Dwyane Wade. L’histoire ne dit pas si Shaq a par la suite joué les entremetteurs entre la marque et Flash.

En tout cas, en 2012, alors que son contrat avec Jordan se termine, Dwyane Wade surprend tout le monde, en signant avec Li-Ning, dans un deal qui fait la une des journaux Américains, pas tous fans de cette signature, à l’orée des JO de Pékin.

Un contrat à Vie pour Wade

Mais dix ans plus tard, Wade signe maintenant un contrat à vie avec la marque, lui qui en est encore l’égérie principale malgré sa récente retraite. C’est l’un des points faibles notables : l’incapacité de la marque à se trouver un successeur, malgré les signatures de Zaïre Wade (le fils), ou encore D’Angelo Russell.

Autre difficulté, en tout cas pour nous en Europe : l’accès aux produits. Si la marque est bien distribuée en Chine, et correctement aux Etats-Unis, elle reste presque inatteignable pour l’Europe. Mais là, ce n’est qu’une question de perspective. Pourquoi la marque chercherait-elle à conquérir un marché Européen limité et ultra-concurrentiel, alors quelle a déjà toute l’Asie et l’Amérique du nord à travailler ?

Présente sur les podiums et dans les défilés, plus visible que jamais sur les réseaux sociaux, et réalisant des progressions de chiffre d’affaire conséquentes (on parlait de 3.4 milliards d’Euros en 2021, un chiffre qui avait plus que doublé en 4 ans), Li-Ning a bâti un vrai empire, pas tout à fait mondial, mais prospère et solide.

Les Way Of Wade

Au delà de la marque, penchons nous sur les sneakers. Pour le 10ème anniversaire de la collaboration entre Li-Ning et Wade, revenons sur tous les modèles que le basketteur a porté, histoire de bien comprendre le chemin parcouru par la marque.

Cuir brillant, tige et couleurs clairement inspirées de Jordan, les Way Of Wade 1 ne laisseront pas une grande marque dans l’histoire des sneakers. Faites les porter par quelqu’un d’autre que Wade et on obtient presque les horribles Wati-B sorties il y a quelques années.

Semelle insensée, logo mal placé, mais des jolies finitions sur le cuir, qui laisse alors présager de meilleurs lendemains. On est loin d’un succès, mais il y a déjà du mieux. Un peu.

Bon. C’est encore un peu mieux, mais on est parti de loin. Il y a de vraies bonnes idées, la languette protectrice, le logo replacé, le début de travail sur la semelle et le jeu de matières. Mais là encore, on était pas sur un hit incroyable.

Bon, le coloris ici n’est pas le plus facile, mais la paire est autrement mieux réalisée que ses grandes sœurs. On voit l’apparition du logo au talon, une semelle très actualisée, et bien soignée. Des finitions top, et pour la première fois, une paire vraiment achetable.

On revient sur le coloris « announcement » pour cette 5ème version des sneakers de Dwyane Wade. Et cette fois, on tient vraiment quelque chose. Une semelle pleine d’amorti et d’effets stylisés, une tige médium proche des gros concurrents de l’époque (Coucou les Nike PG et les KD), des renforts apparents qui rassurent sur la qualité du modèle, une vraie réussite.

Bon alors là, attention aux yeux ! On est sur l’un de mes modèles préférés de la série. Le logo est parfaitement intégré dans la structure de la sneakers, on a la lanière pour optimiser le maintien, i,e tige parfaite, une matière respirante et soignée, que demander de plus ?

Gros retour en arrière pour moi. Une semelle importable, du cuir brillant comme si on était dans les années 80, un logo qui sort de nulle part, et une vraie impression d’une régression par rapport aux deux versions précédentes de la sneakers. Les couleurs Miami Vice ne suffisent pas à sauver cette version.

Ca y est, on bascule dans le surnaturel. La marque ose, tente, essaye. Ca plait, ou pas, souvent pas, d’ailleurs, mais au moins on retrouve une vraie touche. Le logo qui s’installe au talon, les matières respirantes, le jeu avec les formes géométriques. Je n’achète pas la paire, mais j’applaudis le travail.

Surnaturel pour la 8ème version, 4ème dimension pour la 9ème. Là encore, le modèle va obligatoirement diviser. Mais quel boulot ! La semelle est juste incroyable, tant par la forme que par les détails et les finitions, le chaussant, bon, je ne suis pas fan, mais le confort est réputé très bon. On est sur une marque qui a pris son envol, qui ose, et qui ne copie plus les autres (même si on retrouve un petit coté des dernières Jordan dans la semelle).

Les Way of Wade 10 sont un vrai concentré de ce qu’on a vu avant. On retrouve des semelles incroyables, dynamiques, épurées, travaillées, avec toujours ce logo qui maintenant s’intègre presque naturellement. On est sur une vraie empeigne avec des matières plus grand public. On a clairement là une très grande réussite de Li-Ning, avec un modèle qui ressemble à la marque, et qui possède énormément d’atouts pour plaire.

Li-Ning aura mis du temps, de l’énergie, et de l’argent, mais clairement, la marque s’installe comme un vrai équipementier de très haut niveau dans la sneakers avec ses derniers modèles, loin de l’image qu’on avait au départ. Un vrai travail de titan a été réalisé, pour faire passer la marque d’une pâle copie de Jordan à une marque qui a ses propres codes, reconnaissable, visuelle, et attirante.