Si ce n’est pas encore totalement officiel, la concentration des acteurs du sportswear en gĂ©nĂ©ral, et des sneakers en particulier se poursuit, puisque Dick’s Sporting Goods devrait racheter FootLocker pour la modique somme de 2.3 milliards de dollars. Une rĂ©volution !
Le nouveau mastodonte du marché
Ce rachat, annoncĂ© par le Wall Street Journal, une source tout de mĂȘme trĂšs fiable, serait un vrai gros changement, crĂ©ant une nouvelle entitĂ© qui serait potentiellement plus grosse que JD Sports, et regroupant encore un peu plus les acteurs du marchĂ©.
Un tel regroupement viendrait mettre encore un peu plus de pression sur les marques, notamment adidas et Nike évidemment, qui verraient leurs interlocuteurs diminuer en nombre, et leurs moyens de pression se réduire trÚs fortement.
L’officialisation de cette vente ne saurait tarder, ce qui fera donc de Dick’s Sporting le nouveau propriĂ©taire du groupe FootLocker.
Pour FootLocker, en difficultĂ© depuis plusieurs mois, ce serait lĂ une occasion de profiter du savoir-faire de Dick’s Sporting Goods en matiĂšre de retail et de commerce. Pour Dick’s, Ă©videmment, racheter en cette pĂ©riode de transition permet d’imaginer gagner de la valeur en relançant le business de FootLocker et de ses diffĂ©rentes entitĂ©s.

Alors dĂ©jĂ , qu’est-ce que ça veut dire pour le marchĂ© des sneakers que Footlocker soit vendu Ă Dick’s ?
En France, on ne connait pas ou peu Dick’s.
Pour faire simple, c’est plutĂŽt une enseigne qui va ĂȘtre dans les pĂ©riphĂ©ries des villes et qui va vendre, au-delĂ de la sneakers et du sportswear, un assortiment un peu plus large.
S’il fallait comparer avec quelque chose en France, ça serait un petit peu Intersport, sur la typologie des magasins et les emplacements des points de vente.
Donc, c’est comme si un Ă©norme Intersport avait rachetĂ© Footlocker, ce qui va permettre Ă ce groupe nouvellement fondĂ© d’avoir des prĂ©sences en pĂ©riphĂ©ries des villes, mais aussi maintenant dans les centres commerciaux, oĂč sont situĂ©s les Footlocker, ainsi que dans les centres-villes, ou Footlocker est Ă©galement trĂšs prĂ©sent.
D’un point de vue offre, forcĂ©ment, cette nouvelle fusion va donner beaucoup plus de poids Ă ce groupe face aux marques, puisqu’il va regrouper Ă©normĂ©ment d’enseignes, Ă©normĂ©ment de poid financier, et Ă©normĂ©ment de poids en quantitĂ© d’achat.
Donc forcément, ça va mettre une pression supplémentaire sur les marques, au final, toutes ou presque, mais notamment Nike et Adidas, qui dépendent vraiment beaucoup de ce réseau.
Et ce que ca veut dire aussi, c’est que les marques qui sont deja trĂšs embĂȘtĂ©es par les tarifs AmĂ©ricains vont se retrouver avec un problĂšme supplĂ©mentaire, celui d’avoir Ă gĂ©rer ce nouveau mastodonte, un groupe, donc le groupe Dick’s Sporting Good.
Cette nouvelle entitĂ© devrait devenir le groupe leader mondial en chiffre d’affaires, dĂ©passant de peu le groupe JD Sports.
Pour nous, consommateurs, qu’est-ce que ça change ?
Au final, on pourrait penser que l’impact direct sur le consommateur serait limitĂ©.
Mais si Dick’s rachĂšte Footlocker, c’est parce qu’ils savent que Footlocker Ă©tait en difficultĂ© depuis plusieurs longs mois maintenant.
Pour autant, FootLocker voulait relancer sa stratégie, relancer son expansion, donc Footlocker a refait des nouveaux magasins, en travaillant en collaboration avec Nike notamment, sur les versions basketball des shops.
Footlocker a aussi travaillĂ© sur des nouvelles mĂ©thodes de fidĂ©lisation, et de nombreuses autres choses, mais Footlocker manquait au final de fonds propres pour pouvoir diffuser ces nouveautĂ©s sur l’ensemble de son parc de magasins.

Le rachat par Dick’s va permettre d’amener ses fonds et donc de venir dĂ©velopper cette stratĂ©gie sur l’ensemble des magasins.
La question qu’on se pose tous, en tout cas nous en Europe, nous en France spĂ©cifiquement, c’est « Est-ce que Dix Sporting Good, qui est trĂšs amĂ©ricain, qui est une marque trĂšs auto-centrĂ©e, est-ce qu’elle va penser aussi Ă l’Europe ? »
C’est encre beaucoup trop tĂŽt pour le dire, on n’en sait rien, mĂȘme si des analystes pensent que le rachat de FootLocker est justement une porte pour le monde pour ce nouveau groupe du monde des sneakers et du sportswear.
L’une d’entre autres raisons de ce rachat, c’est qu’avec des acteurs trĂšs morcelĂ©s, des acteurs trĂšs sĂ©parĂ©s, on a beaucoup moins de force face aux marques, et donc on peut moins nĂ©gocier les prix d’achat, on peut moins nĂ©gocier des quantitĂ©s, tout est plus difficile.
Forcément, ces regroupements ont à voir aussi avec tout cela.
Et Ă©galement, forcĂ©ment, il y a des difficultĂ©s financiĂšres, lorsqu’il y a de nombreux de petits acteurs, il y en a qui ont plus de mal que d’autres, et qui se font racheter par les plus gros.
Là , dans le monde des sneakers et du sportswear , on arrive à un moment ou les gros se mangent entre eux, et il ne reste plus que les géants.
Donc c’est ce qui amĂšne ce rachat de Foot Locker par Dick’s Sporting Goods, un rachat Ă 2,3 milliards de dollars, on ne parle pas d’un rachat au rabais, bien au contraire.
Maintenant, il sera aussi trĂšs intĂ©ressant de voir la rĂ©ponse que Dick’s Sporting Goods va apporter au groupe JD, qui est en pleine expansion, et qui continue Ă grandir, notamment aux Etats-Unis.
On se dirige vers un mano-a-mano entre ces deux gĂ©ants, avec au milieu de tout ça les marques qui vont essayer forcĂ©ment de faire jouer la concurrence entre les deux, pour pouvoir aussi continuer Ă gagner de l’argent et Ă vendre leurs produits.

C’est trĂšs intĂ©ressant d’un point de vue stratĂ©gique, mais il faut aussi se dire que pour un consommateur standard comme nous, moins il y a d’acteurs, plus il y a de chances que les prix montent, forcĂ©ment.
on ne va pas ĂȘtre sur un monopole, puisqu’il y a les deux mastondontes, Dick’s et JD, et qu’il y a quelques autres groupes qui survivent quand mĂȘme, comme le groupe Deichmann notamment, et d’autres acteurs de tailles plus modestes.
Mais il n’empĂȘche que moins il y a de groupes, moins il y a de promos, moins il y a d’offres, moins il y a besoin de tirer les prix vers le bas, et c’est un point de vue qui, pour le consommateur, peut ĂȘtre inquiĂštant, mais on sait quand mĂȘme qu’avec les difficultĂ©s actuelles, avec les surstocks chez Nike et chez d’autres, avec les tarifs amĂ©ricains et la baisse des ventes de sneakers, on va quand mĂȘme avoir du surstock et donc des produits Ă Ă©couler, et donc aussi des produits un peu moins chers, en promo.
Mais avec ces changements, les produits Ă prix plein, les nouveautĂ©s par exemple, et toutes les innovations, vont voir leur prix continuer d’augmenter.
Il faudra suivre l’impact de la formation de ce nouveau groupe dans le monde de la sneakers, mais une chose est sĂ»re, il est en pleine rĂ©volution en ce moment !
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