Alors que le petit monde des sneakers et du sportswear est en ébullition, face aux menaces portées par la guerre des tarifs lancée par Donald Trump, Skechers en a profité pour changer de mains !
La marque Américaine vient d’être revendue pour 9.4 milliards de dollars à la firme 3G Capital, après 26 ans de présence sur le marché boursier.
Cette annonce fait suite à la décision de la marque de ne pas publier de projection annuelle, ce qui semble encore plus logique, même si d’autres marques ont décidé de faire la même chose face aux très surprenantes décisions du gouvernement américain.
Un changement dans la continuité
Malgré le rachat de Skechers, 3G Capital ne compte pas tout changer. La marque restera présidée par Robert Greenberg, CEO, secondé par Michael Greenberg et David Weinberg. Pas de changement stratégique non plus, Skechers occupant très bien son segment à la croisée du confort, de la qualité, et de l’accessibilité.
Si le nom de Robert Greenberg vous dit peut être quelque chose, c’est parce qu’il s’agit du fondateur de LA Gear, lui qui avait créé la marque en 1983, avant de la quitter puis de fonder Skechers avec son fils en 1992. Une sacré figure du monde de la sneakers !
Aujourd’hui, Skechers est devenue la troisième plus grande marque de footwear en chiffre d’affaires, derrière Nike et adidas, générant 9 milliards de dollars de revenus en 2024, avec au passage un bénéfice de 640 millions.

Des tarifs impactant
Mais si la marque est aujourd’hui vendue, on nous assure que cela n’a rien à voir avec les tarifs de Trump. 3G Capital serait sur le coup depuis plusieurs années (pour un deal à ce montant, je veux bien le croire. D’ailleurs ils paient comment ? En CB ? Par Paypal ?), et compterait sur les possibilités de croissance à moyen et long terme de la marque, bien plus que sur les troubles actuels du marché des sneakers.
Car Skechers est en première ligne des choix politiques Américains, avec 40% de ses produits fabriqués en Chine, pays taxé à 145%, et 40 autres % au Vietnam, également fortement taxé.
Skechers, mais aussi Under Armour, Nike et adidas, ont réalisé un courrier commun au gouvernement Américain pour demander une exemption de ces taxes pour le secteur du footwear.
Pourquoi maintenant ?
Mais si la marque va si bien, on peut se demander pourquoi cette vente ? C’est au final assez simple. Robert Greenberg a 84 ans, et souhaitait prendre sa retraite l’année prochaine. Tout le tumulte lié aux tarifs douaniers l’aura convaincu d’accélérer sa décision, et donc de finaliser une vente qui se tramait dans tous les cas dans un futur proche.
Maintenant, il faudra voir ce que l’avenir réserve à la marque, la firme 3G Capital étant connue pour mettre en place des stratégies de réductions de coûts et de réductions d’effectifs pour générer plus de marge, sur un marché ou Skechers, qui était en pleine mutation vers une image plus premium, ne peut pas se permettre de revenir en arrière et d’arrêter d’innover.
Récemment, la marque a signé des athlètes très connus, comme Harry Kane, avant centre du Bayern Munich et de l’équipe d’Angleterre, ou Joel Embiid, pivot de l’infirmerie et des Sixers de Philadelphie.
Maintenant, avec ces gros changements, il sera très intéressant de tenter de comprendre ce que la marque va nous réserver.
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