A moins d’être un fan invétéré du hip-hop américain, ou d’avoir regardé il y a peu la série sur le Wu-Tang Clan, vous n’avez probablement jamais entendu parler de U-God. Pourtant, il est l’un des membres fondateurs du Wu-Tang Clan, le plus grand groupe de Rap de l’histoire, et il raconte son histoire, et une partie de celle du groupe, dans son autobiographie.
RAW, par Lamont Hawkins
A la différence de celle de Raekwon, qui était réalisée sous forme d’entretiens, le livre de U-God est une autobiographie. Pas de journaliste, pas d’intervention, on a les mots de U-God, ses expériences, ses ressentis, sa vie. Car c’est bien de l’ensemble de sa vie dont il s’agit ici, son parcours étant étroitement lié à la fondation du Wu-Tang et au succès du groupe.
S’il ne fait pas partie des membres les plus connus du Wu, il n’en est pas pour autant un « membre secondaire », puisqu’il est l’un des fondateurs, malgré ses présences parfois moins nombreuses sur les albums du groupe, absences dues à ses passages en prison.

Et dans cet ouvrage, qui d’après certaines sources a été « co-écrit » par John Helfers, bien qu’il n’en soit fait mention nulle part, on découvre le quotidien d’un « soldat » du Wu-Tang Clan, dans un parcours similaire à celui de Raekwon. Et aucun sujet n’est tabou. Des attouchements dont il a été victime, enfant, aux morts de ses amis dans des rues qui au fil du récit s’effondrent face à un trafic de drogue toujours plus dangereux et important, aucun sujet n’est éludé. On découvre la vie de U-God, souvent avec Method Man, leur adolescence, leur passage à l’âge adulte, et toute une panoplie de personnages incroyables, qui habitaient dans le quartier de U-God.
Contrairement au livre de Raekwon, qui parfois omettait volontairement des détails ou des noms, rendant quelques situations un peu floues, U-God, lui, dit tout. Et pour une raison assez simple, et finalement très triste : les gens impliqués dans ces situations sont pour la plupart déjà morts, ou en prison pour le reste de leur vie. Un témoignage de la chance qu’il a eu de passer entre les gouttes, la chance, peut être, au vaudou, comme il l’explique dans son ouvrage.

De ses pérégrinations dans les rues de Staten Island à ses doutes en tant que rappeur face à ses amis du groupe, de ses choix de vie de dealer à ses dissensions avec RZA et le management du Wu-Tang, la vie de U-God se dévore dans un récit bien écrit, ou l’on ne se rend pas vraiment compte du passage de la Rue au Wu Tang, les premières années du groupe n’étant pas aussi rose que la série le laisse croire.
Un livre indispensable pour les fans du Hip-Hop, et de la street culture New-Yorkaise.
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