Wu-Tang, An American saga sur Disney+, ou l’histoire du plus grand groupe de Rap de l’histoire en série télé. C’est l’histoire de RZA, de GZA, de Method Man, Raekwon, Inspectah Deck, Ghostface Killah, ODB, U-God et les autres, des jeunes artistes issus de Staten Island, alors le quartier « oublié » de New-York.

La pauvreté en toile de fond

Des le départ, on comprend vite dans quel contexte les membres du plus grand groupe de rap de l’histoire ont grandi. La pauvreté est extrême. La violence, la drogue et les embrouilles sont omniprésentes, et même si la série n’a pas le temps de s’arrêter sur la totalité des membres du groupe en détail, on sent très bien les difficultés qui ont accompagné leur jeunesse.

De Ghostface Killah, qui doit prendre soin de ses frères handicapés, à Raekwon, qui vit de squatt en squatt selon la réussite de ses deals, on passe en revue la tristesse de l’environnement du groupe, qui se retrouve au départ divisé par un conflit entre Park Hills et Stapleton, deux blocs d’une cité qui se font la guerre pour des histoires de territoire. Rien n’est facile pour ces jeunes, y compris pour RZA, Bobby, qui rêve de percer dans la musique.

Si la première saison retrace l’avant Wu-Tang, la seconde montre la réussite et la formation du groupe, révolutionnaire à son époque, de par ses contrats et son fonctionnement.

Pour faire simple, le Wu-Tang était un label dans le label, ce qui permettait au groupe de signer quelque part, mais aussi à tous ses membres d’obtenir le meilleur contrat possible dans la maison de disque la plus offrante.

Évidemment, c’est aussi cette spécificité qui aura précipité les divisions internes, et les conflits comme celui entre Raekwon et RZA, qui auront passé des années à se reprocher des choses, à tel point que le personnage de Raekwon a failli ne pas être inclu dans la série.

Des acteurs incroyables pour porter le Wu-Tang en serie

Évidemment, pour porter à l’écran ces personnages hors du commun, il fallait des acteurs qui le soient tout autant.

On notera l’exceptionnelle prestation de TJ Atoms dans le rôle de ODB, Ason Unique, une personnalité extraordinaire dans la vraie vie, à qui on rend justice via une interprétation exceptionnelle.

On signalera que les membres du Wu-Tang, producteurs exécutifs, n’ont pas eu peur de donner leurs chances à des acteurs en devenir, ou même des rappeurs en reconversion, comme Dave East, qui incarne Method Man, ou Joey Badass, qui campe Inspectah Deck dans la première saison.

Un récit romancé

On s’en doute quand on connaît de loin l’histoire du Wu-Tang Clan, et cela a été confirmé par Raekwon dans son autobiographie, la série s’inspire fortement de la vie des membres du groupe, mais certaines parties sont romancées, pour les besoins de l’histoire d’une part, mais aussi pour des raisons légales parfois.

Ainsi, toute l’histoire entre Ghostface et la sœur de RZA est inventée, RZA n’ayant pas qu’une sœur, et la relation avec Ghostface n’est pas allée aussi loin dans la réalité qu’à l’écran.

La série fait la part belle à RZA, qui l’a créée, mais les autobiographies de U-God et de Raekwon permettent d’apporter d’autres points de vue, et de donner ainsi une image plus globale et de recouper les différents événements autour de la vie du groupe.

Un film sur ODB à venir

Si les deux premières saisons de la série sur le Wu-Tang sont sorties et disponibles sur Disney Plus, on sait déjà que la troisième sera aussi la dernière.

On devrait y retrouver les moments de réussites individuelles du groupe, avec les albums Tical de Method Man, Return to the 36 Chambers de ODB, ou encore Iron Man de Ghostface.

Ce qui est sur, c’est que le show nous donne enfin ce que l’on attendait, encore plus de contenu autour du plus grand groupe de l’histoire du Rap.

Et RZA à déclaré en interview que ce n’était que le début, puisqu’un film autour de la vie d’ODB était en préparation, de quoi satisfaire tous les fans du Wu-Tang.