A moins d’être un sneakerhead niveau ultra-expert, ou d’avoir vécu aux Etats-Unis, vous ne connaissez sûrement pas Eastbay.
Et pourtant, ce pionnier de la vente a distance de sneakers a marqué la sneakers culture Americaine. Mis en difficulté par la concurrence et la stratégie de Nike, Eastbay va fermer ses portes à la fin du mois. Retour sur l’histoire incroyable de ce géant qui va bientôt disparaître.

La Redoute version US
Tout à commencé en 1980, lorsque deux entrepreneurs, Richard Gering et Art Juedes lancent leur entreprise de vente de baskets de running. Les deux sont des athlètes universitaires, comme Phil Knight par exemple, devenus coachs, et ils sont amis depuis des années. Frustrés par le manque de choix de sneakers de qualité pour leurs élèves, ils cherchent une solution pour leur permettre de mieux s’équiper, à une époque où les baskets ne se trouvent que très difficilement.
Depuis leur ville de Wausau, dans le Wisconsin, ils accumulent un stock de 7000$ de baskets, qu’ils vendent dans leur ville en s’installant aux croisements des routes. Pas de boutique, pas de point de vente, mais une liste de prix et un numéro de téléphone pour commander : c’est l’une des toutes premières entreprises de vente à distance dans le domaine.

Trois ans après la création de l’entreprise apparaît le premier catalogue de sneakers Eastbay. On y retrouve des baskets de running, mais aussi désormais, des modèles pour le basket, un segment très porteur à cette époque. Pourtant, l’entreprise ne se développe que lentement, puisqu’il fait attendre 1988 pour que Eastbay n’embauche ses premiers opérateurs téléphoniques, des personnes dédiées à la prise de commande de vos sneakers.
En 1990, Eastbay généralise enfin son catalogue, bien plus rempli qu’au départ, et produit même sa propre ligne de vêtements. L’entreprise prospère, et son succès ne passe pas inaperçu.

Le mariage avec FootLocker
En 1995, fort de son succès, Eastbay entre en bourse. Cela aboutira au rachat de l’entreprise de vente de sneakers par correspondance par FootLocker, qui s’assurait alors 45% des ventes sur le territoire des États-Unis. Une domination incroyable était alors en place. Après cette vente, et la gestion des affaires courantes les deux fondateurs prirent leur retraite en 1999, après avoir réussi à créer le plus grand acteur sneakers en VAD en Amérique du Nord à l’époque. Mais cela, c’était évidemment avant l’éclosion d’Internet et du e-commerce, qui allaient bien évidemment tout chambouler.

Robert Carter / The Times
Le magazine Eastbay a marqué toute une génération d’américains, qui rêvaient des sneakers des plus grandes marques en recevant le catalogue directement chez eux. Le magazine est source d’histoires, d’anecdotes, jusqu’aux joueurs actuels de la NBA, comme le raconte le Times notamment dans un article consacré à l’enseigne.
La fin du rêve
Avec l’essor d’internet, et la généralisation de la vente à distance, l’avantage concurrentiel d’Eastbay à alors disparu. La chaîne s’est retrouvée comme une pièce parmi d’autres dans la galaxie FootLocker, et l’introduction du groupe JD aux États-Unis, couplé aux nouvelles décisions stratégiques de Nike, ont poussé le groupe à revoir sa stratégie d’implantation. Et dans ces décisions, il y a donc eu celle de fermer définitivement Eastbay, dont la raison d’être n’existe plus aujourd’hui.

C’est donc un morceau de la sneakers culture Americaine qui va nous quitter à la fin du mois de Janvier. Nul doute que nous verrons alors fleurir les articles nostalgiques de tous ceux qui ont développé leur amour des sneakers au travers de ce catalogue légendaire.
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