Un chiffre record, donc, un nouveau palier, qui vient d’être franchi par la marque du Jumpman.
Mais pour arriver là où elle en est, la marque a dû compter sur plusieurs coups de pouce du destin.
Le premier, en 1981. Nike engage alors un ancien athlète de l’université de l’Oregon, coaché par Bill Bowerman, en la personne de Tinker Hatfield.
Diplômé d’architecture, il rejoint Nike pour repenser les locaux du siège de l’entreprise, et donner son avis sur les futurs magasins de la marque.
Mais en 1985, son rôle va changer.
Nike dans la tourmente
Nike connaît alors de gros soucis financiers. La marque peine à vendre ses modèles, Reebok domine très largement le marché, Nike est obligé de se séparer de nombreux employés, et l’action perd plus de la moitié de sa valeur en bourse. Pour changer tout cela, Nike organise une compétition de design sur 24 heures. Tinker Hatfield, qui a réussi à force de persuasion à s’immiscer dans le concours, au départ dédié à l’équipe de design, remporte la compétition.
Je ne vous raconte pas à nouveau l’histoire de Tinker Hatfield, des Air Max 1 et des Air Trainer, mais au final, il s’impose comme la référence du design des sneakers.
Pendant ce temps-là, un athlète du nom de Michael Jordan signe un contrat chez Nike, alors qu’il souhaitait rejoindre adidas, ou même Converse.

Mais après les Jordan 1 et 2, Peter Moore et Rob Strasser, les designers à l’origine de ces deux modèles quittent Nike pour lancer leur propre marque. Et gros souci pour la marque au swoosh, le contrat avec Michael Jordan touche alors à sa fin, et les deux designers tentent de l’emmener avec eux dans leur nouvelle aventure.
Et pour s’assurer de leur succès, Peter Moore quitte Nike en emportant toutes les maquettes de la Air Jordan III, modèle que Nike devait présenter à His Airness à peine 5 semaines plus tard.
Pour éviter de perdre Jordan, Tinker Hatfield part alors à sa rencontre. L’objectif est simple : modifier la manière de travailler, et demander à Jordan ce que lui attend de sa paire, et partir de là pour concevoir le modèle. Soit à peu près l’inverse de ce qui se faisait à cette époque.
Les retours de Jordan sont clairs : il veut une sneakers à tige mid, en cuir, avec un imprimé exotique.
Tinker se met alors au travail, et conçoit un premier design, qu’il retourne présenter avec Phil Knight à Michael Jordan 3 semaines plus tard.
Et là, c’est à nouveau la catastrophe.
Michael Jordan arrive avec plus de 4 heures de retard au rendez-vous, avec une excuse toute trouvée : il jouait au golf avec Peter Moore et Rob Strasser, qui en ont alors profité pour lui présenter leur projet, avec leur nouvelle marque, Van Grack.

Tinker Hatfield en sauveur
Et c’est là que l’histoire va s’écrire.
Allant à l’encontre des directives de Nike, Tinker Hatfield présente à Jordan un design, non pas avec le swoosh, logo de la marque, mais avec le Jumpman. Et devant un Phil Knight qui n’était pas au courant, Hatfield expose à Jordan des designs de vêtements pour accompagner la paire, eux aussi griffés du Jumpman, et non plus du traditionnel logo Nike.

Michael Jordan, conquis par l’idée de bâtir sa propre marque, décide alors de rester chez Nike. C’est avec les Jordan III aux pieds que MJ réalisera son iconique dunk de la ligne des lancers francs, une paire qui sera en plus poussée par la campagne publicitaire avec Spike Lee « It’s gotta be the shoes ».
L’histoire de Jordan continuera, tout comme celle de Tinker Hatfield, qui créera encore de nombreux modèles.
Aujourd’hui, pour la première fois de son histoire, la marque Jordan réalise un chiffre d’affaires qui dépasse les 5 milliards de dollars. C’est bien évidemment le partenariat sportif le plus bénéfique de l’histoire.
Michael Jordan, lui, a déjà gagné plus d’un milliard suite à ses contrats avec Nike, et continue de toucher plus de 150 Millions de dollars annuels de royalties. Pas sûr qu’il aurait eu autant de succès avec Van Grack.
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