La Sneakers Culture existe depuis une bonne soixantaine d’année maintenant, et on a la chance de voir apparaître les premières biographies des pionniers qui ont démocratisés les baskets. L’un de ces ouvrages est une autobiographie, intitulée SHOE DOG, et elle retrace l’épopée de Phil Knight et de la création de Nike.

Intitulé « l’art de la victoire » dans sa version Française, ces mémoires, rédigées par Phil Knight, mettent un vrai coup de projecteur sur l’histoire de Nike, de la création de sa première version, Blue Ribbon, jusqu’à l’ouverture du capital qui a permis à Nike de devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
Blue Ribbon, au service des runners
Sans dévoiler tout le contenu du livre, que je vous invite à lire, Phil Knight a d’abord créé Blue Ribbon. Knight, lui même adepte de course à pieds et d’athlétisme, souhaitait offrir aux athlètes un meilleur confort lors de la pratique de leur sport. Il s’est alors mis en tête d’importer des paires d’Onitsuka, fabricant Japonais ancêtre d’Asics, sur la côte Ouest des Etats-Unis.

Avec l’aide de son ancien coach, Bill Bowerman, un entraineur renommé qui mènera plusieurs délégations Américaines aux Jeux Olympiques, ils vont aussi contribuer à l’amélioration des modèles, avec des procédés parfois artisanaux bien loin de l’industrialisation contemporaine. On pense notamment à l’exemple de la Waffle, qui tient son nom du gaufrier avec lequel Bill Bowerman tentait de mouler les semelles avec cet aspect gaufré justement, pour assurer une meilleure traction sur la piste.

Après des années à collaborer avec Onitsuka, à monter une équipe iconoclaste passionnée par le sport, et à lutter avec des investisseurs réticents, Phil Knight se retrouve dos au mur et créera Nike, un nom apparu dans un rêve à son collaborateur Jeff Johnson, premier employé de la marque.

Un focus sur les premières années
Dans son ouvrage, Phil Knight ne revient pas sur toute l’histoire de Nike, mais sur les premières années uniquement. C’est déjà suffisamment dense et passionnant pour tout amateur de sneakers, qui retrouvera des anecdotes et détails révélés pour la première fois, ce qui donne à ce livre une vrai importance dans la culture.
On verra à quel point l’entreprise a failli ne jamais exister, à quel point la politique aurait pu tout faire basculer, mais on reste sur un récit en vue de l’intérieur, avec des témoignages recoupés avec les autres employés de Nike de l’époque comme l’explique Phil Knight dans l’appendice du livre.
Il n’y a pas d’explications poussées sur les créations des modèles, si c’est ce que vous attendez, mis à part l’origine des Cortez et des Waffle, les baskets, pourtant élément central de l’histoire, ne sont pas évoquées au cas par cas, et bien heureusement.

Quelques mauvais choix expédiés en quelques lignes
Si le livre s’attarde, à juste raison, sur les succès de Nike, Phil Knight évoque en quelques paragraphes en toute fin de l’ouvrage deux de ses principaux échecs. Tout d’abord les sweatshops, ces usines asiatiques aux conditions de travail plus que sommaires, ou il reconnait que la réaction de Nike n’a pas été la bonne.
Un second échec, moins connu, aura été celui de ne pas tenter de faire signer Magic Johnson, future star de la NBA, ce qui vient quelque peu en contradiction avec la série HBO « Winning Time », ou le personnage de Phil Knight fait une très courte apparition.
Une lecture indispensable
Dans tous les cas, même si l’on peut parfois mettre certains choix en perspective avec un recul de 50 ans, avoir une vision de ce qui se passait chez Nike à l’époque est un plaisir non dissimulé. On découvre, on apprend, et on ne se lasse pas de lire, page après page, comment Phil Knight a bâti une entreprise incroyable en partant d’un de ses travaux réalisé pendant ses études à Stanford.
L’Art de la Victoire, donc, un livre indispensable à tous les fans de sneakers !

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