Pour les Nike Dunk, le modèle indispensable du moment, l’histoire a commencé il y a maintenant 35 ans, en 1985. Mais connaissez-vous les différentes vies de ce modèle qui avait complètement disparu de la gamme Nike il y a quelques années ?
Des débuts dans le basket
Comme son nom l’indique, la Nike Dunk était à l’origine prévue pour les joueurs de basket, et plus précisément , pour les joueurs universitaires. Sortie en même temps que la première Jordan, c’est la popularité de ce dernier qui a amené de l’attention sur le monde du basket universitaire Américain.

Créée après la Air Force 1, de trois ans son aînée, la Dunk est sortie directement avec une énorme palette de couleurs. L’idée était de proposer les Dunks assorties à la tenue de l’équipe universitaire des différentes facultés du pays. A ce moment là, la Dunk n’existe alors qu’en version haute, et n’est utilisée que sur les parquets.

Seulement, la Nike Dunk a un gros désavantage par rapport à d’autres produits de la marque au swoosh : son confort est « limité ». Pas de technologie Air, pas d’innovation notable, c’est une très belle basket, mais pour un sport de plus en plus exigeant, et face à l’importance grandissante des Air Jordan, la Dunk disparaît peu à peu. Puis, à la fin des années 90, Nike la sort de ses gammes.
Sauvées…par le skate !
Au début des années 2000, Nike veut faire partie du phenomène Skateboarding. Mais problème, dans la culture Skate, Nike fait partie des « méchants », la marque étant un symbole de « l’Amérique capitaliste », que les skateurs rejettent avec véhémence.
Nike lance tout de même son département « SB », et engage Sandy Bodecker pour tenter de le faire accepter par la communauté skate.

A ce moment là, Nike n’a aucun poids sur ce marché. Bodecker a alors une idée, en piochant dans les archives de Nike. Il cherche une paire avec une accroche de qualité pour bien « sentir » le skate, et des matériaux de qualité pour assurer une durabilité.
Et là, il trouve le graal. La Dunk, dans une version low, qui était jusque là complètement inexploitée. Accompagné de son équipe, ils retravaillent le modèle original, et créent la DUNK SB, version skate de l’originale.

Une nouvelle jeunesse
Avec sa nouvelle version, comprenant une languette en nylon pour plus de liberté de mouvement, Nike décida de pousser sa nouvelle création avec un schéma alors peu utilisé : les collaborations.
Ces versions de la Dunk SB, exclusives à certains skate shop, ont lancé la vraie culture de la hype autour des sneakers. En 2005, la Dunk Pigeon fait la une des journaux. Limitée à 202 paires, vendues exclusivement à New-York, la paire designée par Jeff Staples a provoqué des émeutes autour du magasin qui la distribuait, obligeant la police à intervenir.

Au travers ces collaborations, la Dunk SB passera aussi par des versions revues avec Supreme, puis avec Diamond, deux piliers du monde du skate, l’élevant au rang de paire légendaire. Tout l’environnement que l’on connaît aujourd’hui dans le monde de la sneakers, avec les raffles, les files d’attente pour les sorties, le resellers, tout cela est né avec la Nike Dunk SB, qui laisse donc un héritage à la culture sneakers qu’aucune autre paire dans l’histoire ne peut contester.
Le passage au Lifestyle
Mais pour autant, la Dunk reste alors dans une version SB, et n’est donc distribuée que dans les skate shops. Il faut attendre 2019, et la scène Hip-Hop pour voir les Dunks revenir dans la gamme Lifestyle de Nike. Les rappeurs Wale et Travis Scott commencent à porter la paire, Travis sortant même sa collab sur le modèle quelques mois plus tard. Et depuis, ça ne s’arrête plus.

Les sorties de Dunk se succèdent, et il n’y a pas un modèle de disponible plus de 10 minutes après son heure de sortie. Le succès est total, et la paire devient l’un des plus grands succès de Nike en 2020. Alors qu’il y a 20 ans, plus personne ne comptait sur elle, la Dunk porte aujourd’hui une partie de l’avenir de Nike, qui devra maintenant gérer son passage à des sorties « grand public », tout en conservant le côté hype de la paire.
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