Disponible depuis peu sur Netflix, le documentaire Fresh Dressed explique l’influence de la culture Afro-américaine sur la mode, et l’évolution des tendances.
Si la sneakers n’est pas le sujet central de ce film, les sujets traités et les opinions des interviewés permettent de réaliser un parallèle très facile, puisque depuis bien longtemps, les sneakers sont évidemment une part importante de la mode. On repart ici dans les années 60, dans les quartiers pauvres de New-York.
On comprend rapidement l’importance des tenues, du dress code, dans des milieux très pauvres. Ainsi, l’expression « Dress good, feel good » nous fait comprendre que les gens des quartiers populaires de New-York considéraient la tenue comme un symbole : les vêtements sont alors un reflet de qui tu es.
D’abord utilisées comme un signe de ralliement pour les gangs, les tenues sont devenues des signes représentatifs des habitants de tel ou tel quartier, permettant au passage de prouver que même avec peu d’argent, on pouvait avoir du style, et que même dans ces milieux défavorisés, malgré l’oppression et le racisme ambiant, les habitants se sentent bien et vivent bien.

Les habitants de Harlem, du Bronx ou du Queens ayant peu de moyens, la seule chose qu’ils pouvaient montrer, c’était leur tenue. Et forcément, les vêtements sont donc devenus un moyen de se démarquer et d’exprimer son identité.
Peu à peu, la culture Hip-Hop a prêté ses codes, comme par exemple les couleurs vives, venant des graffitis, et le développement de cette culture, via des medium tels Yo! MTV et des artistes comme LL Cool J ont permis d’exporter un style jusqu’alors réservé à quelques quartiers de New-York.
Comme pour la musique, ou les rappeurs samplent et remixent des morceaux existants pour en faire les leurs, des créateurs comme Dapper Dan récupèrent des éléments iconiques des grandes maison de la mode pour les adapter au style New-York.
On découvre l’importance de Dapper Dan, qui a habillé toute une partie de la scène hip-hop, en s’inspirant plus ou moins directement des Louis Vuitton, Yves Saint-Laurent ou encore Ralph Lauren.
De plus en plus, la customisation se propage, et les tenues commencent à se construire en fonction de la sneakers. C’est elle qui montre aux gens que tu as le style. Que tu es tendance. Qui tu es. Ainsi, on a dans le documentaire une anecdote du rappeur Jim Jones, qui était dans une école privée, et qui devait donc porter un uniforme et des chaussures noires standard. Pour montrer qu’il était « Fresh », il simulait des entorses constamment pour avoir le droit de porter ses dernières Jordan. Mais seulement au pied ou il était blessé. Ca lui importait peu : son but était de montrer qu’il les avait. Rien d’autre.
Et si LL Cool J avait démocratisé le style Hip-Hop, c’est via le Prince de Bel Air que la tendance va véritablement se propager.
Jusqu’alors, ce type de vêtements ne se trouvaient pas dans les magasins et centres commerciaux. On dénigrait cette culture, la rabaissant à une « culture gang ». Mais devant le succès croissant, les mentalités ont commencé à changer, et le streetwear est né.
De nombreuses marques apparaissent, comme Cross Colours, Karl Kani, Fubu et bien d’autres, avec des histoires qui font partie de la légende. Ainsi, Karl Kani a lancé sa marque en allant débaucher un travailleur Mexicain de chez Guess, qui lui a permis de trouver les bons fournisseurs et les bons employés pour se lancer.
A la fin des années 90, le streetwear est lancé partout aux Etats-Unis, et les marques des créateurs commencent à être commercialisées à travers le pays.
Le phénomène prend encore de l’ampleur, notamment gràce, une fois encore, à LL Cool J, qui, dans une pub initialement destinée à GAP, porte une casquette Fubu, et fait la promotion de la marque à travers le monde.
Sean John, la marque de Puff Daddy, est reconnue et récompensée dans le milieu de la mode, et les ventes explosent. Dans un marché drivé uniquement par le business, cela permet d’ouvrir encore plus les vannes, et le phénomène devient mondial.
Avec l’arrivée d’Internet, et la globalisation, les styles évoluent encore, et les marques street, mal construites pour la plupart, disparaissent peu à peu.
Pour en savoir bien plus sur l’évolution de la mode, et avoir les avis, les opinions et les petites histoires de Riccardo Tisci, Kanye West, Dapper Dan, Russell Simmons, Nas, Damon Dash, Pharrell, Pusha T, et bien d’autres, je vous invite à regarder ce documentaire.
Vous vous retrouverez plus facilement dans les portraits des personnages que l’on croise au fil du film que dans les sneakers addict, dotés de collections de centaines de paires, qui relèvent plus de collectionneurs que de gens comme vous et moi.Si vous n’êtes pas encore decidés, je vous laisse avec un trailer du documentaire, qui finira de vous convaincre :
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